De corps, il est ici question. 

À travers la production « Valses Anthropométriques », Alix Delmas va puiser dans les Archives de la préfecture de Paris afin de questionner des documents témoignant d’une méthode d’identification des corps. Ce système spécifique, mis en place par Alphonse Bertillon — célèbre criminologue français, créateur de l’anthropométrie judiciaire ou « système Bertillon » —, va révolutionner le système judiciaire et policier français. Il fut adopté dès 1879 dans toute l’Europe, puis aux États-Unis, et utilisé en France jusqu’en 1970. 

Sorte d’ancêtre du fichage, le rôle majeur de ce fichier anthropométrique était de reconnaître et surveiller des récidivistes, raison d’être de ce fichier. « Ce procédé est fondé sur le portrait photographique et la mensuration des corps, la notation et le classement des informations. (…) Les pieds, jambes, mains, oreilles sont mesurés à l’aide de poses spécifiques et de graduation centimétrique et de compas. (…) Mon intérêt se porte sur l’application des mains des agents de polices sur celles des inculpés. (…) Le rapprochement des corps offre la vision d’une danse, d’une valse entre les corps. (…) Une histoire des corps se mêle : le modèle est le criminel, le métreur est l’agent de police. » 

En transposant ces images dans une nouvelle réalité, Alix Delmas tire ce fil conducteur présent dans tout son travail autour de la figure humaine et de son esthétique.